lundi 10 décembre 2012

de la douce musique du cinéma

 
Je me souviens de la semaine passée. Et donc je sais qu’aux concerts de musique contemporaine, les hommes d’un certain âge et les très jeunes filles portent des pulls tricotés main, mais qu’ils ne sont pas de la même couleur. Je me souviens que cette semaine dernière, j’ai particulièrement été attentive aux jeunes filles, car lundi, j’ai vu Camille redouble et ensuite j’y ai pensé chaque jour de la semaine. Ce film m’a accompagnée en légèreté et en profondeur, en sourire et en tourment, toute la semaine, et peut-être n’est-ce pas fini. J’ai donc beaucoup réfléchi à ce qu’est l’acceptation, de soi, de sa vie, comme seul possible sinon de bonheur, au moins d’apaisement. Je me souviens donc que je n’ai jamais assez dit à ma mère que je l’aimais.
Je me souviens avoir entendu dans le métro une jeune fille de quinze ans environ dire à une amie du même âge, avec un sourire et une voix tristes : dans la vie, il n’y a que les garçons qui m’intéressent, tout le reste me fait chier.
Je me souviens qu’à ce concert de musique contemporaine, j’étais assise juste derrière une jeune femme blonde, jolie, au rouge à lèvres très rouge, et beaucoup trop grande ! Je me souviens avoir fait du thé oolong dans la petite théière chinoise, en terre cuite que l’on renverse complètement en appui sur le bol, la laissant se vider totalement. Je me souviens avoir acheté deux billets d’avion, un prévu de longue date pour aller écouter de la musique à Amsterdam, au mois de janvier. Un autre pour un court voyage à Paris qui n’était pas du tout prévu. Je me souviens avoir revu Interiors et donc me poser beaucoup de questions sur ma manie de replacer chaque objet dans ce que je pense être sa place exacte, pour être en harmonie et rangé, geste que f. ponctue à chaque fois d’un « elle est folle » avant de me prédire une vieillesse de mégère maniaque … je me dis aussi avoir échappé à la cruauté de la fratrie (comment dit-on lorsqu’il s’agit de trois sœurs ?), car cette femme avisée à qui je n’ai pas assez dit que je l’aimais, n’a fait que moi.
Je me souviens que juste après mon saut du puce parisien, j’irai en Bretagne.