J’entends la voix de James Stewart à la radio, dans le
magasin du coin de la rue. Ca parle amour et mariage. Dans ce registre, il y a
eu du parfum, un film chinois qui promet des lectures à venir, une odeur de
figuier, les petites crevettes grises au kari Gosse (ce kari, c’est l’histoire
d’un pharmacien alréen, il y a bien des années … Ce qui me ravit, c’est
d’acheter une poudre magique et alimentaire dans une pharmacie bretonne) sur un
lit de crème de panais, une purée de céleris – châtaigne parfumée à l’huile
sésame, des fromages à tomber de chez
Betty, du champagne et du vin (un divin Pic saint loup), les mignons petits
gâteaux (dont un surmonter d’un petit carré de chocolat rose et blanc que j’aurais
bien porté en bijou) que nous avons grignotés assis dans le salon tout en parlant de l’avenir, de la jeunesse
et de ce qu’on attend de l’art. Et j’ai eu le droit de voir les nuits de la
pleine lune, parce que c’est mon préféré de tous (enfin, en certaines
circonstances, dont celle d’hier soir, quelque chose qui a avoir avec le temps
qui passe).
Dans la tourmente climatique de ce printemps, je porte une
écharpe d’hiver et vais pieds nus dans mes basket au fil brillant et au ruban
en guise de lacet. Ainsi, j’ai froid aux pieds et chaud à la tête, ce qui
traduit bien l’état du moment, un peu entre deux, envie et attente … L’attente
immobilise, le froid aussi, il va être temps de bouger, de sortir, de respirer
dehors, bientôt, bientôt …
Je retourne à ma lecture : "Elle hoche la tête : peut-être a-t-elle faim. Oui, c'est peut-être ça. Elle ne sait pas bien. Elle dit : ..."
Vous voyez ?