mercredi 8 octobre 2014

de septembre à octobre



f. dit qu’il est trop tôt pour acheter les premières courges. Ca signifie un peu trop l’entrée dans l’automne, puis l’hiver. Non, pas encore, attendre un peu pour les soupes chaudes et réconfortantes. Bien sûr, il fait maintenant un peu frais le matin au réveil, on ne petit déjeune plus sur la terrasse, mais les soupes, non, pas encore. Et certains soirs, on dîne encore dehors à la lueur de la bougie, avec des vêtements à manches. L’été est venu tard, on va prendre son temps pour entrer dans l’automne, faire des soupes et mettre des chaussettes.

Le mercredi 24 septembre, Carlotta Ikeda monte au ciel.

Les dimanches de lenteur, rester en pyjama lire sur le canapé en finissant le thé un peu froid du matin, regarder deux épisodes d’une série qu’on trouve pas bien du tout, mais dans laquelle on peut apercevoir un acteur adoré (la culpabilité du temps passé à cela joue beaucoup dans le plaisir dominical), en fin d’après-midi, pendant que la lessive tourne, ouvrir des livres sérieux pour amorcer le travail du lendemain, puis étendre le linge, avoir eu la flegme d’aller au cinéma, car le dimanche, le cinéma, c’est à la première séance du matin ou bien ce n’est pas, rester front contre front avec le chat aussi longtemps qu’il le désire et lui disputer la place avec le plaid pour se glisser dessous, car il commence à faire un peu frais, mais quand même garder la fenêtre ouverte, encore un peu.

Le 7 octobre, il y a un an, Patrice Chéreau montait au ciel. Il me plait de penser qu’aujourd’hui, couvert de cendres, il danse avec Carlotta.

Le mardi matin, la journée commence par une heure de méditation. Ensuite, pour revenir dans le yang de la vie et s’il fait beau, je viens à pied au travail (une demie heure), je traverse le tout petit marché bio en achetant deux kiwis pour 84 centimes d’euros et une brioche (mais ce matin, j’avais ramené une part de pudding maison à la fleur d’oranger) et je prends mon petit déjeuner au bureau, dans le calme. Il est 8h30 et la journée va commencée. Mais parfois, j’ai l’impression que la vraie vie est celle-ci et pas celle qui arrive après, avec les mails, les coups de fil, les réunions, les rendez-vous … celle où on n’a pas vraiment le temps d’être à soi-même.

Finalement, allez au cinéma ; hélas, s’ennuyer un peu devant les bien belles images de la mer, des vagues, du vent dans les feuilles de banian.